Améliorer l’environnement tout en produisant plus sain

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Installé depuis 1984, sur une exploitation très diversifiée en arboriculture, Jérôme Jury est Président des Fruits du Val qui rit. Son entreprise est située à Saint Prim dans l’Isère. Il s’est engagé dans la certification HVE avec une vision claire : « Je suis dans le vrai sens de l’écologie avec cette certification de l’ensemble de l’exploitation c’est une vraie façon d’améliorer l’environnement tout en produisant plus sain ! »

Quelles sont aujourd’hui vos orientations en terme de production et commercialisation ?

Nous nous recentrons sur 4 productions :  en priorité la fraise et l’abricot puis la pommes et la cerise.  Et à la différence de mon père qui avait l’habitude de travailler avec des expéditeurs, nous assurons nous-mêmes le conditionnement et la commercialisation des 1 800T que nous produisons. L’objectif est de répondre à la demande du consommateur plutôt qu’à celle de l’acheteur : c’est une grosse nuance ! Nous passons donc par des magasins de producteurs et des supermarchés de proximité ainsi que quelques centrales d’achat. Et j’ai bien vu monter les préoccupations environnementales des clients.

Comment répondez vous aux attentes sociétales ?

Il y a 10 ans, je me suis intéressé au bio et j’ai été pendant 2 ans en conversion sur 5ha. Une société spécialisée en écologie appliquée, a fait un suivi technique et une analyse économique : avec les pertes de rendement, le déclassement, la sous maturité, ça ne passait ni en qualité pour le consommateur, ni pour nous économiquement. Mais les approches m’ont passionné, j’ai conservé des pratiques et j’ai visé le Zéro Résidus.

Comment en êtes vous venu à la certification HVE ?

Logo Haute valeur environnementaleEn 2016, j’ai découvert le cahier des charges HVE, je l’ai trouvé « intelligemment construit » et attractif du fait de la caution du Ministère et l’assentiment des ONG.  Nous nous sommes lancés. Nos panneaux photovoltaïques, nos ruches avec nos abeilles en pleine santé, nos 800 nichoirs, beaucoup d’actions que nous avions mises en place entraient dans le cahier des charges. Nous avons obtenu la certification de niveau 3, à l’issu d’un audit assez lourd, sur une journée complète.

 

En termes de valorisation, que pouvez vous dire ?

La qualité a un coût ! Et la valorisation prix est indispensable et difficile à récupérer en circuit de commercialisation long. Pour gérer toutes les démarches qualité qu’on me demande, j’ai une personne à temps plein ! Mais il y a un engouement pour HVE qui va s’imposer ! J’ai été le premier sur l’Isère et depuis j’ai reçu la visite d’une délégation suisse.  Beaucoup de pays sont intéressés : c’est donc une bonne réponse à de vraies questions !

Quel est l’accueil auprès du consommateur ?

Ça plait au consommateur, même s’il est perdu avec tous ces labels ; il a besoin d’explications. On aurait bien besoin que les pouvoirs publics assurent la promotion de cette démarche qu’ils cautionnent.

Après, cette certification nous donne l’occasion de faire de la pédagogie et quand je vois le manque de respect de notre métier, la méconnaissance de nos pratiques, il y a du boulot pour expliquer ce qu’on fait pourquoi on le fait…. Prendre en charge individuellement et collectivement au niveau de nos filières cette communication devient une nécessité impérieuse pour contrer cet agri-bashing de plus en plus prégnant.

 

Propos recueillis par Valérie SENE le 8 janvier 2020

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