Tour d’horizon avec Laurent Grandin, Président d’Interfel.

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À l’occasion du salon de l’agriculture nous avons interrogé Laurent Grandin Président d’ Interfel sur les thématiques et les enjeux d’actualité pour la filière fruits et légumes Nous avons parlé agro écologie, bio  et  bien sûr Economie Circulaire.

Agro écologie et biodiversité ont le vent en poupe

La filière Fruits et Légumes n’est pas en reste dans le domaine. Et Laurent Grandin considère que la production se mobilise activement sur les enjeux agronomiques avec une prise de considération de plus en plus forte de l’importance du travail du sol. En matière de recherche, il aborde sans tabou, la question de l’utilisation des connaissances génomiques, voie qu’il juge indispensable pour réduire les pesticides. Il insiste sur l’urgence du travail pédagogique à faire auprès du grand public pour lever les confusions et amalgames avec les OGM : « Il n’y a pas d’OGM dans les Fruits et Légumes et pourtant 80 % des Français craignent qu’ils y en aient ! » L’article du Parisien du 28 février vient confirmer ses dires, sur la nécessité de clarification.

Essor du bio en France sauf… en fruits et légumes.

Ou malheureusement le marché stagne  explique  le Président de l’Interprofession :

« J’ai toujours dit que le bio n’était pas LA solution, mais en faisait partie !  L’accessibilité prix reste le principal frein au développement de ce segment de marché. En Fruits et Légumes, le bio pèse 10 % en valeur et environ 6% en volumes. En restauration, l’écart de prix est en moyenne de 70% par rapport au non bio et l’allotissement n’est pas forcément une solution : les écarts de prix sont accentués par des acteurs qui finalement n’arriveront pas à exécuter les marchés, achoppant sur le problème de la logistique !  Logistique qui reste un métier !»

A propos de la nouvelle loi anti-gaspillage pour une économie circulaire :

Le don en restauration est possible mais n’est pas simple à mettre en place pour des raisons évidentes de sécurité sanitaire et de responsabilité. Pour les détaillants et les commerçants, la question de la logistique se pose de nouveau : « Il faut encourager le regroupement entre acteurs, ce qui se fait déjà à certains endroits et travailler à la palette, et pas à la cagette pour mettre en place des solutions de bon sens » recommande Laurent Grandin.

Concernant l’interdiction des emballages plastiques pour les fruits et légumes conditionnés en moins de 1,5kg à compter du 1er janvier 2022, Laurent Grandin rappelle les chiffres. Le vrac représente 70% environ des ventes  de fruits et légumes frais et l’emballage en fruits et légumes pèse moins de 1,5 % des emballages plastiques du secteur alimentaire. L’Interprofession a fortement protesté contre « ce traitement singulier avec de tels délais ! » dans une lettre ouverte à Brune Poirson, menaçant de mettre fin à l’exécution des engagements de  son Plan de Filière.

Cette mesure prise sans concertation, ni évaluation d’impact est symptomatique d’un dysfonctionnement de plus en plus fréquent. Tout semble se régler entre l’Elysée et Matignon en court circuitant systématiquement les Ministères. Les collectifs professionnels sont acculés au recours juridique et médiatique pour faire entendre leurs intérêts. Et Laurent Grandin de conclure  : « Entendons-nous bien, en professionnels responsables, nous sommes convaincus de la nécessité d’aller sur des pratiques respectueuses de l’environnement. Mais nous n’hésiterons plus à contrer par voie contentieuse des décisions de toutes façons inapplicables afin de faire valoir nos solutions pragmatiques et opérationnelles. »

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