Sortir du tout plastique et du tout jetable !

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Bien qu’elle soit polysémique, la notion de responsabilité diffuse dans tous les pans de la société. La loi du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage alimentaire et à l’économie circulaire introduit des mesures concrètes pour encourager tous les acteurs vers une production et une consommation plus éclairée. Tour d’horizon des mesures emblématiques.

 

La sortie du tout plastique et du tout jetable

  • 100% de plastique recyclé d’ici à 2025
  • Réduction de 50% des ventes de bouteilles en plastiques à horizon 2030
  • Interdiction d’emballages en plastique à usage unique d’ici 2040,

L’idée est de sortir du tout plastique qui caractérise notre façon de consommer à l’heure actuelle.

La France est la première à interdire la destruction des produits invendus et à s’engager de façon forte dans la sortie du plastique jetable.

D’ores et déjà plusieurs objets plastiques dits à usage unique « inutile » ne sont plus commercialisés : la vaisselle jetables les bouteilles d’eau dans les cantines scolaires, les touillettes et les pailles, les coton tiges, les contenants alimentaires en polystyrène expansé…Et la liste va s’allonger avec les années (Cf le Document réalisé par Zero Waste France – 14 janvier 2020[1]) :

 

  • obligation d’avoir des fontaines à eau dans les établissements recevant du public en 2022 ;
  • interdiction de proposer de la vaisselle jetable dans les fast food pour les repas pris sur place en 2023 ;
  • interdiction de vendre des dispositifs médicaux contenant des microplastiques en 2024 élargie aux cosmétiques rincés en 2026 ;
  • mise en place obligatoire pour les constructeurs de filtres à microfibres sur les lave-linge neufs EN 2025

Le premier des 4 décrets d’application est sorti. Ce décret dit « 3R » relatif à la réduction, au réemploi et au recyclage applicables aux emballages ne porte pas d’interdictions », mais fixe des objectifs « collectifs » :

  • 20 % de réduction des emballages plastique à usage unique d’ici à fin 2025,
  • 100 % de réduction d’ici à fin 2025 des emballages plastiques à usage unique « inutiles».[2]

Le second décret pour une entrée en vigueur en janvier 2022 s’attaque aux fuites de granulés plastiques industriels : 41 000 tonnes se retrouvent dans l’environnement chaque année en France semble t-il.[3]

 

De nouvelles filières pollueurs payeurs

La loi incite à une transformation des filières pollueurs payeurs et harmonise les dispositifs de tri sur le territoire français.

Elle encourage le développement des filières à responsabilité et élargie REP.  Ce dispositif encourage les professionnels à s’organiser et les rend responsables de la fin de vie de leurs produits. Ils sont tenus de verser une contribution financière appelée éco contribution à un éco organisme à but non lucratif.  Le coût de gestion des déchets est ainsi intégré au coût des produits.  Cette dépense supplémentaire qui devrait les inciter à recourir davantage à l’éco conception prônée par l’économie circulaire.

Le calendrier de mise en place s’étale de 2021 à 2024 pour différentes filières, par exemple :

  • 2022 : matériaux de construction (BTP) ; jouets, articles de sports et de loisirs
  • 2024 : lingettes à usages corporels et domestiques`

Un changement de paradigme est en cours dans notre façon de consommer et donc de produire. La loi actionne des mécanismes coercitifs et incitateurs. Reste qu’il faudra encore beaucoup de pédagogie qu’une adoption massive de ces nouvelles habitudes fasse levier sur nos émissions. Tout étant que nous n’avons pas vraiment le choix et que le temps nous est compté !

Valérie SENE

Dirigeante, fondatrice

Valsendo : la boussole des organisations professionnelles

 

[1] https://www.zerowastefrance.org/wp-content/uploads/2020/01/20200114_synthese-des-interdictions-de-produits-jetables-en-vigueur-ou-prevues-en-france-1.pdf

[2] https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/Rapport_Quel_Potentiel_3R.pdf

[3] Les filière de la plasturgie et les fabricants d’emballages ont anticipé par la mise en place d’un programme CLEAN SWEEP depuis 2015, mais sans objectifs d’engagement chiffré et de date.

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