Il est parfois difficile de se repérer dans les termes utilisés pour parler du changement climatique. Quelle est la différence entre empreinte écologique et empreinte carbone ? Doit-on parler de neutralité ou de compensation carbone ? Petit lexique de survie !
L’empreinte écologique
C’est une mesure pour juger de l’impact de l’homme sur les ressources et la nature. Le concept d’empreinte écologique apparait dans les années 1990. En démontrant que l’économie mondiale mobilise chaque année davantage de ressources que la biosphère est capable d’en régénérer, cet indicateur a mis en évidence l’idée de déficit écologique.
La métaphore souvent utilisée est le nombre de planètes nécessaires à une population donnée si son mode de vie et de consommation, était appliqué à l’ensemble de la population mondiale. Données complétement virtuelles et souvent controversées, elles restent pourtant intéressantes pour leur impact pédagogique.Tous les pays sont donc co-responsables mais certains le sont davantage que d’autres. Le dépassement de la capacité de planétaire a commencé dans les années 80. Actuellement, l’humanité consomme en 6 mois, ce que la terre met une année à produire. Nous vivons donc à crédit sur les générations futures…
Inventaire national et empreinte carbone
Il y a 2 méthodes de calcul pour apprécier la pression sur le climat, d’un pays :
Les inventaires nationaux qui comptabilisent les quantités de gaz à effet de serre émises à l’intérieur d’un pays par les ménages et les activités économiques et l’empreinte carbone[1] qui représente la quantité de gaz à effet de serre (GES)[2] induite par la demande finale intérieure d’un pays.
En 2019, l’empreinte carbone est estimée à 663 millions de tonnes équivalent CO2 (Mt CO2 éq), soit un niveau proche de celui de 2016. 54% associées aux importations 46% d’émissions intérieures
En 2019, l’empreinte carbone par personne serait légèrement inférieure à 10 t CO2 éq. Elle se répartit pour 28% en transport, 24% en logement et 18% en alimentation
L’empreinte carbone de la France en 2019 est supérieure de 7 % à son niveau de 1995. Les émissions intérieures ont sensiblement diminué entre 1995 et 2019 (-25 %) tandis les émissions associées aux importations se sont nettement accrues (+72 %).
L’objectif de neutralité carbone est encore loin…
La Stratégie nationale bas-carbone (SNBC) est la feuille de route de la France pour lutter contre le changement climatique. Elle a été introduite par la loi sur la Transition énergétique pour la croissance verte.
Elle a 2 grands objectifs : atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, c’est-à-dire le zéro émissions nettes et réduire l’empreinte carbone de la consommation des Français. Par grands secteurs d’activité, elle donne les trajectoires vers une économie bas carbone. Elle fixe des plafonds d’émissions (directe et indirecte) à ne pas dépasser et par période de 5 ans, jusqu’en 2033 appelés budgets carbone. Ces objectifs sont calculés à partir des inventaires nationaux.
Et sur la période 2015-2018 le budget carbone a été dépassé de + 72Mt soit 3,6% (438 Mt CO2 éq au lieu de 422 Mt CO2 éq) Dépassement significatif à compenser pour être au rendez-vous de 2050. Un changement de braquet s’impose que ce soit dans la réduction des émissions comme dans la capture par les sols et les forêts par exemple. Et sur ce dernier volet, l’agriculture est très attendue. Saura-t-elle faire évoluer son modèle ?
Dirigeante, fondatrice
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[1] Empreinte carbone et empreinte CO2 ne sont pas tout à fait équivalentes Empreinte Carbone = CO2 + CH4+ N2O, les 3 principaux GES qui représente 96% des GES recensés par le protocole de Kyoto.
[2] Les principaux GES mentionnés dans le protocole de Kyoto sont le CO2 (dioxyde de carbone) 70%, CH4 (méthane) 16% N2O (protoxyde d’azote) 12% et trois gaz fluorés (HFC, PFC, SF6)
Sources : https://ree.developpement-durable.gouv.fr/themes/defis-environnementaux/changement-climatique/empreinte-carbone/article/l-empreinte-carbone-de-la-france ; http://cartonumerique.blogspot.com/2019/08/empreinte-ecologique.html