HVE : Une philosophie au départ, selon Mickael Mazenot

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Installé dans le département de la Loire à Saint Paul en Jarez, Mickael Mazenod a repris l’exploitation arboricole derrière son grand père et son père Henri.

En 2019, après 18 mois de travail, il obtient la certification de niveau 3, HVE : Haute Valeur Environnementale. Pour Mickael c’est avant tout « une philosophie au départ » !

Explications et retour d’expérience.

Pouvez vous nous présenter brièvement votre structure ?

Paysage avec fleursNous sommes installés depuis plusieurs générations sur un peu plus de 25ha, principalement en pommes (18ha), poires (4,5ha) et cerises (3,7ha) que nous sommes en train de développer avec un peu de coings. Depuis longtemps, nous avions adapté nos pratiques en réduisant nos traitements, en aménageant nos vergers, en laissant en jachères, ou prairies permanentes certaines surfaces.

Comment en êtes-vous venus à la certification HVE ?

C’est la coopérative Dauphinoise qui nous l’a proposé en 2017. A l’époque, ils cherchaient à créer un groupe d’agriculteurs « pilotes » sur différentes cultures : viticulture, grandes cultures et également arboriculture. Nous avons été bien accompagnés. Même si nous avions déjà mis en place beaucoup choses en matière de préservation de la biodiversité, de gestion de nos ressources en eau, de la réduction des phytosanitaires… ce fut un parcours relatif long qui nous a demandé un travail important de formalisation.

Vous avez choisi l’option A, la voie thématique : qu’est ce qui vous a plu dans cette approche ?

NichoirsC’est une certification de l’exploitation, qui reconnait tout le travail fait en amont. On prend en considération le métier ! C’est un label garanti par l’Etat, transversal, sans aides ! d’où la nécessité d’une valorisation au niveau du prix pour que ce soit viable.

Après techniquement, c’est un plan de progrès avec des impasses à venir : par exemple avec le relief en coteaux, escarpé, on ne peut pas se passer du désherbage chimique… Et puis la terre ici, elle descend elle ne monte pas ! Donc le travail du sol, ça revient surtout à bruler du gasoil, avec à la clé des risques d’érosion des sols !

Comment vos clients accueillent ils votre démarche ?

Abeilles butinant sur des fleursLes commerçants trouvent ça bien, pour l’image, mais c’est difficile d’obtenir une valorisation hormis auprès de quelques convaincus. Le prix reste leur premier critère d’achat

Pour les Particuliers que j’ai en direct, ils achètent toujours au prix, ils sont plutôt attentifs et contents quand on leur explique mais delà à faire un geste…

Avec la Grande distribution, on arrive à obtenir une valorisation de 15 à 30c/kg surtout sur les produits tendus (cerises, fruits rouges…) Une valorisation correcte pour l’ensemble des surcoûts engendrés est une absolue nécessité pour préserver des structures comme les nôtres.

En revanche j’ai une certitude : demain HVE sera une clé d’accès au marché. Toutes les enseignes sont en train d’y aller, ce qui est bien pour nous, pour éviter l’éparpillement des cahiers des charges. C’est une démarche de progrès avec des contrôles et des indicateurs qui répond aux demandes des consommateurs et la grande distribution a besoin de communiquer là-dessus. C’est une vraie opportunité pour notre filière !

 

Propos recueillis par Valérie SENE, le 10 janvier 2020.
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