Formée B Leaders France !

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J’ai suivi la formation B Leaders France et ai pu découvrir en profondeur le label B Corp. Retour d’expérience.

 

De quoi s’agit-il ?

B pour Benefice (for all) et Corp pour Corporation. Le mouvement d’origine américaine est né en 2006. Il ambitionne de faire basculer notre système économique vers une meilleure prise en compte de l’intérêt général en matière d’environnement, de performance sociale, de transparence et responsabilité.

« Les entreprises ne cherchent pas à être les meilleures AU monde, mais les meilleures POUR le monde ! ».

L’ONG internationale B Lab a développé un référentiel permettant aux entreprises[1] d’évaluer leur performance RSE.

Pour obtenir le label B CorpTM l’entreprise doit être auditée[2] et :

  1. Modifier ses statuts, en incorporant 2 phrases[3]. Elle peut également indiquer sa Raison d’Être (cf article Valsendo sur la loi Pacte) si elle décide en parallèle de devenir Société à Mission (54 entreprises en France sont les 2, en 2022)
  2. Remplir un questionnaire détaillé qui est disponible en open source
  3. Obtenir un score d’au moins 80 points (sur env. 200) ;

« Des milliers d’entreprises ont ouvert un compte pour se frotter au référentiel. Leur moyenne tourne autour de 50 points. Pour arriver à 80, c’est complexe et, parfois, même décourageant » confie Thomas Breuzard coprésident de l’association B Lab France dans les Echos le 14 avril dernier.

Le BIA (pour B Impact Assessment)

C’est le (fameux) outil de mesure d’impact. En constante évolution (une nouvelle version est prévue début 2024), il se présente sous la forme d’un long questionnaire à tiroirs. Il est décliné en plus de 60 versions en fonction du secteur d’activité et de la taille de l’entreprise.

Il est réparti en 5 grandes sections :

  • Gouvernance
  • Collaborateurs
  • Collectivité (au sens communautés internes/ externes)
  • Environnement
  • Clients
Source  : Utopies

Les sections sont segmentées en Impacts des activités opérationnelles et en Impacts liés au modèle d’affaires (=IBM : Impact Business Model[4]) au déclenchement optionnel.

Réelle subtilité du modèle, ces Modèles d’affaires à Impact s’apprécient selon leur intensité (part du CA concerné), leur ampleur et leur « systématicité ». S’ils déclenchent un nombre important de points, ils restent exigeants à obtenir. La plupart des entreprises se labellise avec 1 à 2, voire exceptionnellement 3 IBM.

Chaque réponse aux questions doit être soigneusement documentée dans la perspective de l’audit.  L’entreprise se lance dans la labellisation à blanc, elle a atteint le score de 85- 90 points.

Plus de 200 entreprises en France

Les domaines d’activité des entreprises labellisées sont variés, mais dans l’agro-alimentaire et le végétal, on retrouve entre autre Danone Nutricia Research, Naturalia, Michel et Augustin, Bjorg- Bonneterre et cie, Truffaut, Ecotree, la Ferme de Trembay à côté de Rambouillet…

Retour sur la formation

Dense, bien rythmée, avec des formateurs plutôt experts et enthousiastes, les 2 jours de formation m’ont permis de me familiariser à l’outil. Dans le benchmark que j’avais fait des différents labels, j’avais retenu la dimension internationale, l’accessibilité gratuite à l’outil d’évaluation, la visibilité du label jusqu’au produit et donc potentiellement jusqu’au consommateur (même si celui-ci submergé par les logos, n’y comprend plus grand-chose…)

Un bémol sur la transparence des calculs de points en particulier sur la partie des IBM qui pourrait être améliorée. Et je ne peux me défendre d’un peu de suspicion à l’endroit de la structure des auditeurs « maison ». Il ne s’agit pas d’OTI : organisme tiers indépendant. Dommage !

Enfin, au sujet des coûts, il nous a été indiqué que les tarifs étaient proportionnels à la taille d’entreprise.  Il semble que le manque de transparence des opérateurs rende les comparaisons entre label difficiles.

Je suis satisfaite de cette première découverte, le label me parait robuste, surtout parce qu’il est systémique, c’est-à-dire adressant (toute) l’entreprise de façon multifactorielle, en liaison forte avec son écosystème interne et externe, et proposant des pistes d’amélioration concrètes et opérationnelles.

 

Valérie SENE

Entrepreneuse RSE

Valsendo : ensemble vers des modèles d’affaires circulaires et collaboratifs

 

[1] Seules les organisations à but lucratif (start-ups, filiales, franchises, entreprises) sont éligibles au label B Corp. Certaines dans des secteurs spécifiques (énergies fossiles, armement, pornographie…) ou relevant de pratiques sensibles peuvent être déclarées non éligibles. Idem pour les entreprises de moins d’un an d’activité qui peuvent prétendre alors au statut et (non à la certification) Pending B CorpTM

[2] Par un auditeur dépêché par le Standards Trust de B Lab.

[3] Phrase n°1 – élargissement de l’objet de l’entreprise au-delà du profit économique. « La Société entend [également] générer un impact social, sociétal et environnemental positif et significatif dans l’exercice de ses activités. » Phrase 2 – prise en compte des parties prenantes : « Dans le cadre de cette démarche, (insérer l’organe de direction), s’engage(nt) à prendre en considération (i) les conséquences sociales, sociétales et environnementales de ses décisions sur l’ensemble des parties prenantes de la Société, et (ii) les conséquences de ses décisions sur l’environnement. »

[4] IBM : conçu pour créer un impact social et/ou environnemental positif au-delà de l’impact opérationnel de l’entreprise, qui cible un bénéfice spécifique pour l’une de ses parties prenantes, Dont l’impact est mesuré et suivi de manière approfondie

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