Consommation engagée : un acte individuel et … collectif

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Consommer n’a rien d’anodin !

L’acte individuel de consommation présente des dimensions économique, sociologique et politique fortes.

  • Économiquement, consommer consiste à utiliser des biens et services pour satisfaire ses besoins en fonction du revenu et des prix proposés.
  • Sociologiquement, la consommation peut signer une identité ou une appartenance sociale, par exemple au travers de l’achat de ses vêtements ou de ses loisirs culturels. Les choix alimentaires, comme le véganisme, sont aussi des marqueurs de distinction sociale.
  • La consommation engagée traduit la volonté des citoyens d’exprimer des positions politiques par leurs choix marchands ou modes de vie, visant à transformer la société ou à condamner des pratiques jugées critiquables.

Des pratiques variées et des modes d’action pluriels

Cette consommation engagée recouvre des pratiques très hétérogènes : raisons éthiques ou politiques, boycott de certains produits ou choix éclairés pour d’autres. Cela inclut aussi des actions comme manifester contre la consommation de masse, l’excès de publicité ou le gaspillage alimentaire, ou promouvoir des modes de vie plus frugaux et écologiques. De nombreuses initiatives existent, telles que les AMAP et autres circuits courts, les eco-lieux d’habitats partagés ou les coopératives d’activités. Ces engagements font de la consommation un mode d’expression politique, soulignant l’importance de choix individuels dans  les mobilisations collectives.

Le paradoxe de la consommation engagée : entre conviction et impact du passage à l’action

La consommation engagée est souvent portée par les femmes, responsables des achats et de la gestion du ménage. (source CREDOC). Elle est marquée sociologiquement, plus présente chez les individus issus des classes moyennes supérieures, dotés d’un fort capital culturel. Les plus diplômés, malgré une conscience écologique développée, continuent de polluer davantage en raison de leurs habitudes de transport et de consommation énergétique. Ce paradoxe montre que, malgré des actions de consommation engagée, il reste difficile de renoncer à certains aspects de son mode de vie. A elle seule, la consommation engagée peinera  à inverser les tendances consuméristes mais elle y contribuera

Un moteur de changement sociétal

La consommation engagée dépasse le simple acte d’achat. Elle est un puissant outil d’expression politique et sociale, mobilisant des individus autour de causes communes. Bien que socialement segmentée, elle joue un rôle important dans la promotion de changements sociétaux et dans la sensibilisation aux enjeux environnementaux. En faisant de leurs choix de consommation un levier de transformation, les citoyens peuvent influencer les politiques publiques et les pratiques des entreprises, contribuant ainsi à un avenir plus équitable et durable.

Valérie SENE

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